“Ôtez Vos mains de la RDC” Pape François

Mise en ligne le 5 mars, 23 à 15:38


Dans une interview accordée à Afrikarabia le 30 décembre 2022, l’avocat Belge Bernard Maingain a faussement accusé la LUCHA de propager des messages incitant à la haine ethnique et à la violence  contre les Tutsi. Les mêmes accusations infondées ont été répétées lors d’une conférence organisée le 21 février 2023 par l’organisation Mahoro Peace Association (MPA) basée aux États Unis à laquelle l’accès a été refusé à nombre des militants de notre mouvement qui s’étaient pourtant enregistrés dans les termes prévus par les organisateurs.

Cette mise au point  de notre mouvement, Lutte pour le Changement, LUCHA a  pour objectif de répondre à ces accusations totalement infondées, absurdes et qui sont d’autant plus graves et dangereuses qu’elles sont devenues récurrentes, et font partie d’une large propagande visant à jeter le discrédit sur quiconque s’oppose aux velléités d’agression du Rwanda et/ou milite pour que les crimes commis en RDC depuis plus de 25 ans soient jugés, y compris ceux perpétrés par l’armée rwandaise et ses supplétifs locaux.

Alors que notre pays fait à nouveau face à la guerre du M23 soutenue activement par le Rwanda, nous espérons que l’avocat Belge Bernard Maingain et  l’organisation Mahoro Peace Association (MPA) comprendront à quel point la manipulation des faits auxquels ils s’adonnent constitue le prétexte fallacieux du président Rwandais Paul Kagame pour envahir, piller et commettre des crimes graves en RDC depuis 1996.

Position de la LUCHA au sujet de la nationalité des Tutsis présent en RDC

Dans leurs interventions, l’avocat Belge Bernard Maingain et l’organisation Mahoro Peace Association (MPA) accusent la LUCHA de considérer les Banyamulenges du Sud Kivu, les Tutsis du Nord Kivu et les Hema de l’Ituri comme des Rwandais et non des Congolais, qui doivent être renvoyés « d’où ils sont venus » et à défaut être « exterminés ». Ces déclarations sont contraires à la position que défend la LUCHA depuis sa création en mai 2012 et ceux qui les colportent surfent cyniquement sur la souffrance réelle de certains Congolais et des égarements individuels condamnables pour freiner le combat du peuple congolais pour la paix et la justice contre les crimes graves de ces trois dernières décennies.

En effet, s’il est vrai que la guerre civile de 1990-1994 au Rwanda et les différentes vagues migratoires postindépendance ont induit un déplacement massif des populations rwandaises, Hutu comme Tutsi d’ailleurs, vers la RDC, plusieurs compatriotes d’expression rwandophone étaient bel et bien établis à l’intérieur des frontières de la RDC et ce, avant 1960, année d’accession de la nôtre pays à la souveraineté internationale. Qu’ils s’appellent Banyamulenge, Hema, Tutsi ou Hutu, ces citoyens sont Congolais en vertu de l’article 10 de notre constitution qui stipule que “les membres des groupes ethniques établis en RDC avant 1960 sont d’office Congolais”. Même au milieu de l’adversité de certains extrémistes, la LUCHA a toujours répété et rappelé publiquement cette diversité de la composition de la population congolaise. A titre d’exemple, la communication publique  du 21 janvier 2020 est un élément probant de l’engagement de la LUCHA à promouvoir l’unité nationale et la diversité culturelle.

En raison de la longue trajectoire des violences armées dans l’Est de la République Démocratique du Congo, de l’effondrement de l’Etat, de l’impunité des crimes graves subies par des millions des Congolais et de la manipulation politique ; certains actes de stigmatisation et d’attaques contre les compatriotes Tutsi sont quelques fois répertoriés dans certaines zones du pays. La résurgence du Mouvement du 23 Mars (M23) qui, avec le soutien actif du Rwanda et l’Ouganda, se revendique comme protecteur des Congolais Tutsi et commet ainsi des crimes graves contre les Congolais membres d’autres communautés notamment les Nande, Hutu et Hunde.

Chaque fois que des discours ou des actes de ce type ont été émis et commis, la LUCHA les a clairement dénoncés et a appelé les autorités congolaises à identifier et punir leurs auteurs. C’est notamment ce que nous avons fait le 9 décembre 2021 après le lynchage du major FARDC Joseph Nkamihoze, le 20 juin 2022 après quelques appels à la haine contre les compatriotes rwandophones dans certaines villes du pays et encore récemment le 10 février 2023 après des actes de vandalisme en marge des manifestations populaires tenues le 06 et 07 février 2023 à Goma.

A la suite des appels de la LUCHA et d’autres citoyens congolais, quelques responsables du discours de la haine à l’égard des compatriotes rwandophones ont pu être arrêtés. Mais globalement, les auteurs des discours de haine contre les rwandophones sont malheureusement restés impunis. L’impunité dont bénéficient les auteurs des discours de haine contre le Tutsi ne constitue pas un indice de discrimination officielle à leur égard comme veulent le faire croire l’avocat Belge Bernard Maingain et l’organisation Mahoro Peace Association (MPA). Tous les Congolais sont victimes de la culture d’impunité que l’Etat congolais a malheureusement érigée en règle. A titre évocateur, depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir en 2019, trois vaillants militants de notre mouvement ont été tués par les forces de sécurité lors des manifestations pacifiques dénonçant la persistance de l’insécurité. Malgré le fait que les auteurs et commanditaires de ces meurtres soient connus et identifiés, ils n’ont jamais été poursuivis en justice. Bien au contraire, certains d’entre eux, à l’exemple de l’actuel maire policier de la ville de Goma qui a commandité le meurtre de notre camarade Freddy Kambale en mai 2020 à Beni, ont même été élevés en fonction.

Tous les Congolais sont victimes des violences armées vécues en RDC depuis les années 90

Contrairement à ce que semblent affirmer l’avocat Belge Bernard Maingain et l’organisation Mahoro Peace Association (MPA), les attaques armées dans l’Est de la République Démocratique du Congo et l’impunité ne visent pas que les Tutsis qui sont la cible d’un génocide ». Tous les Congolais indistinctement sont la cible d’attaques des groupes armés et victimes de l’irresponsabilité des autorités congolaises depuis les années 90.

En effet, à la suite de la guerre ayant abouti au génocide de 1994 au Rwanda, des milliers de citoyens rwandais, parmi lesquels des membres des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), avaient trouvé refuge en RDC. Depuis leur arrivée, ces rebelles rwandais commettent des crimes graves contre tous les Congolais sans considération ni distinction de leurs ethnies d’origine. Sur ce répertoire de crimes commis par ces rebelles rwandais, deux militants de la LUCHA ont été tués en groupement Binza dans le territoire de Rutshuru à l’intervalle de seulement 5 mois.

Comme les FDLR, les autres groupes armés meurtriers actifs en République Démocratique du Congo commettent des crimes contre tous les Congolais. En 2022, 3287 civils ont été tués au Nord Kivu, Sud Kivu et Ituri selon le baromètre sécuritaire du Kivu. L’ADF, un groupe ougandais, est à lui seul responsable de 1073 civils, essentiellement des Nande, en territoires de Beni (Nord Kivu), Irumu et Mambasa (Ituri). Dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu où se déroulerait un génocide contre les Banyamulenges comme le prétendent l’avocat Belge Bernard Maingain et l’organisation Mahoro Peace Association (MPA), 99 civils, membres de toutes les communautés ethniques, ont été tués en 2022. 13 parmi les 99 victimes ont été tuées par les Twigwaneho, une milice d’autodéfense qui affirme défendre et protéger les Banyamulenges. Malheureusement les opérations militaires n’ont pas su pacifier les zones de conflits. Comme d’autres, l’état de siège décrété par le président Félix Tshisekedi, contribue à l’enrichissement de certains officiers militaires qui se contentent de museler tout message contraire à cette mesure. Notre camarade Mwamisyo Ndungo est en prison depuis le mois d’avril 2022 pour ses publications sur Facebook qui dénoncent l’échec de l’Etat de siège. Il a été injustement condamné à 5 ans de prison. Ses avocats ont fait appel.

En 2022, 3287 civils ont été tués au Congo dont 1073 du fait des ADF à Beni, Irumu et Mambasa. En territoire de Fizi où se déroulerait un prétendu génocide des Banyamulenges selon l’avocat Belge Bernard Maingain et l’organisation Mahoro Peace Association (MPA), 99 civils ont été tués dont 13 par des milices d’autodéfense Banyamulenge.

A la lumière de ces chiffres, il est clair que les violences armées en République Démocratique du Congo font des victimes dans toutes les communautés ethniques. La réponse au drame sécuritaire et à l’impunité doit ainsi être globale et pacifique.

La violence armée, comme celle menée par le M23, renforce la stigmatisation des Tutsis et fait avancer l’agenda du Rwanda

Comme pour tous les Congolais, les attaques contre certains Tutsi en République Démocratique du Congo et l’impunité dont bénéficient certains de leurs auteurs sont condamnables. Néanmoins, toute lutte armée menée contre la République Démocratique du Congo sous prétexte de défendre les Tutsi renforce plutôt la stigmatisation à leur égard. Ce n’est pas évident que l’avocat Belge Bernard Maingain et l’organisation Mahoro Peace Association (MPA) soient du même avis. S’exprimant sur la lutte armée du M23 qui prétend protéger les Tutsi en RDC, l’avocat Belge Bernard Maingain déclare dans Afrikarabia que “lorsqu’un risque de génocide existe, c’est la responsabilité première de toutes les forces concernées de veiller à protéger la population cible”. Mais quels sont ces actes de « Génocide » auxquels la résurgence du M23 en novembre 2021 serait une réponse ? Pour sa part, l’organisation Mahoro Peace Association (MPA) financerait des milices armées communautaires Banyamulenge au Sud Kivu selon une enquête publiée par le magazine Africa Intelligence mais contestée par MPA. Cet appui idéologique et financier à la violence dans l’Est de la RDC met tous les Congolais en danger, y compris les Tutsis eux-mêmes.

Au-delà de renforcer la stigmatisation contre les Tutsi en RDC, la violence menée par des milices se disant d’autodéfense communautaires comme le M23 font avancer l’agenda économique, politique et territorial du Rwanda en RDC. De l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de la Libération) au M23 (Mouvement du 23 Mars) en passant par le RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) et le CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple), toutes les milices se présentant comme défenseurs de la communauté Tutsi au Congo avaient des agendas bien différents. En effet, lors de la première guerre du Congo en 1996, le déploiement de l’armée rwandaise en RDC en soutien à l’AFDL sous prétexte de  neutraliser les génocidaires Rwandais des FDLR qui menacent les Tutsi, s’est en réalité transformé en une vague des massacres contre les populations civiles Hutu (Congolais et réfugiés Rwandais) accusées à tort d’être des génocidaires et à une infiltration de l’appareil sécuritaire et politique congolais à l’exemple de l’élévation du Rwandais James Kabarebe au rang de chef de l’armée congolaise. Lors de la deuxième guerre du Congo de 1998, le déploiement de l’armée rwandaise en soutien au RCD s’est mué en pillage systématique des ressources naturelles et commission des crimes graves contre les populations Congolaises. Ces crimes sont documentés dans des rapports crédibles dont le rapport Mapping. Plus de 25 ans après, les bourreaux n’ont jamais été jugés et les victimes attendent toujours justice.

Curieusement, ceux qui s’en prennent à nous et au docteur Mukwege nient ou minimisent le rapport Mapping et rejettent toute idée de justice qui pourrait voir Kagame et d’autres criminels Congolais, rwandais, ougandais, burundais, angolais… derrière les barreaux, pour des crimes graves avérés qu’ils ont perpétré en RDC. La justice pour eux ne serait justice que si elle ne vise aucun criminel Tutsi.

Toute lutte armée menée contre la République Démocratique du Congo sous prétexte de défendre les Tutsi renforce plutôt la stigmatisation à leur égard et fait avancer l’agenda économique, politique et territorial du Rwanda en RDC.

Les guerres menées par les rebellions du CNDP en 2008-2009 et du M23 d’abord en 2012-2013 puis actuellement n’ont pas dérogé à cette triste réalité. Présenté comme une lutte pour protéger des populations Tutsi victimes du génocide en République Démocratique du Congo, le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) de Laurent Nkunda Batware a commis des crimes graves contre les populations congolaises et a permis au Rwanda qui les soutenait, d’accéder aux ressources naturelles et à la terre ainsi que d’infiltrer les services de sécurité congolais. Le M23, qui est issu  des cendres du CNDP, continue d’attaquer et de violer les populations civiles, essentiellement membres des communautés ethniques Nande, Hutu et Hunde.

Si chaque communauté ethnique décide de former une milice communautaire pour se défendre, le Congo se retrouverait dans une situation pleinement ingérable et au mieux dans une jungle territoriale. Plutôt que d’encourager et de financer la lutte armée des milices communautaires responsable des crimes graves comme préconisent l’avocat Belge Bernard Maingain et Mahoro Peace Association, la LUCHA estime et milite plutôt pour la restauration de l’autorité de l’Etat à travers la neutralisation de TOUS les groupes armés.

Si chaque communauté ethnique décide de former une milice communautaire pour se défendre, le Congo se retrouverait dans une situation pleinement ingérable et au mieux dans une jungle territoriale.

En raison de la faiblesse de l’Etat Congolais d’une part et d’autre part des convoitises étrangères, des millions des Congolais sont victimes des crimes graves commis par des groupes armés nationaux et étrangers. Pendant que nous écrivons ces lignes, d’autres Congolais sont probablement en train d’être persécutés et violés à Mushaki, Loselose, Minembwe ou Otomabere par des groupes armés bénéficiant d’une impunité totale. Ces Congolais méritent que leur sort soit traité avec respect, dignité, responsabilité et pas que leurs souffrances soient utilisées pour faire avancer des agendas obscurs. C’est à ce titre qu’en plus du renforcement de la gouvernance interne et de la mise en place d’un plan international efficace d’appui à la gouvernance sécuritaire au Congo, la LUCHA milite pour la création d’un tribunal pénal spécial sur la RDC devant juger TOUS les crimes commis en RDC depuis 1993, y compris ceux qui sont documentés dans le rapport Mapping.

Notre combat pour la paix et la justice dérangent fortement les auteurs congolais et étrangers des crimes graves commis sur le territoire Congolais et ceux qui veulent voir notre pays continuellement à genoux pour mieux le piller. Ces prédateurs nationaux et étrangers continueront à déformer l’histoire et à occulter les causes, conséquences et responsabilités des conflits armés en RDC qui sont mieux élucidés dans le documentaire Empire du silence de Thierry Michel. Les prédateurs nationaux et internationaux du Congo continueront à réduire les personnalités et organisations congolaises militant pacifiquement pour la construction de la paix et la justice à des “propagateurs” de la haine ethnique. Peu importe à quel point ils déploient la violence et l’instrumentalisation, la LUCHA continuera à dénoncer les entraves à la paix et à exiger justice pour tous les Congolais, peu importe leur ethnie d’origine, et ce, à travers notre lutte non violente et continue.


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