NON A DES OPERATIONS DES ARMEES DE LA REGION SUR LE TERRITOIRE DE LA RDC !

Mise en ligne le 25 octobre, 19 à 14:00


Déclaration n° LUCHA/201911

C’est avec une grande déception que nous avons appris qu’une force armée inter-régionale, composée de la RDC, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda serait en cours de formation pour combattre les groupes armés nationaux et étrangers disséminés à l’est de la République Démocratique du Congo. Cette décision est une terrible erreur qui risque d’envenimer la situation sécuritaire encore précaire dans cette partie du pays depuis plusieurs années et ne sera jamais approuvée par les Congolais.

En effet, la mémoire collective du peuple congolais se rappelle encore des échecs cuisants des opérations militaires  « Umoja Wetu » et « Amani Leo » menées avec les pays voisins, des affrontements violents entre les troupes Rwandaise et ougandaise en pleine ville de Kisangani, mais aussi de la formation de plusieurs forces dites de résistances (mai mai) dont les conséquences fâcheuses persistent jusqu’a ce jour. Avec ce background lourd, nous doutons que ces troupes soient une alternative crédible pour résoudre la crise sécuritaire qu’elles ont engendré il y a quelques années pour leurs intérêts économiques et sécuritaires. Comment serons-nous tenter d’ouvrir notre porte aux troupes de ces pays limitrophes comme Rwanda et Burundi actuellement en confit d’une part et du Rwanda et l’Ouganda en tension d’autre part ? Ne vont-ils pas transformer l’Est de la RDC en champ de bataille et reproduire les scénarios que nous avons subi dans le passé ?

La LUCHA s’oppose formellement à la décision d’associer les armées de l’Ouganda, du Burundi et du Rwanda à la traque des groupes armées locaux et étrangers qui pillulent à l’est de la République Démocratique du Congo.

En lieu et place d’opérations militaires conjointes avec les armées de la région, nous recommandons au président de la République, au gouvernement et au parlement de considérer ce qui suit, chacun en ce qui le concerne :

1. Mettre rapidement en place un plan sérieux de démobilisation et désarmement volontaire des membres des groupes armés afin que ceux qui veulent déposer les armes le fassent avec la certitude d’être directement et correctement pris en charge et réinsérés dans la vie civile ou rapatriés dans leur pays d’origine. L’expérience sur terrain montre que plusieurs miliciens veulent quitter la lutte armée mais ne sont pas suffisamment pris en charge et accompagnés promptement pour leur assurer une réinsertion sociale réussie. L’insertion au sein des FARDC doit être exclue des options.

2. Assainir les FARDC, la PNC et les services de renseignements en écartant des opérations prochaines les officiers suspectés de collusion avec les groupes armés ou d’affairisme (ils sont connus), en remplaçant les troupes qui sont restées longtemps en opération, en mettant à la disposition des militaires et policiers en opérations dans cette région des moyens appropriés, en payant régulièrement leurs salaires et en prenant en charge leurs familles.

3. Améliorer la coopération dans la planification et les opérations avec la MONUSCO et avec sa brigade d’intervention régionale, qui est en place depuis 2013 et qui est dotée d’un mandat offensif et de moyens importants. Bien exécutée, la coopération avec la Brigade d’intervention de la MONUSCO peut suppléer à l’apport potentiel des pays étrangers, avec l’avantage que cette brigade est placée sous le mandat du Conseil de sécurité de l’ONU. La réussite de l’offensive contre le M23 en 2012 est la preuve que cela est possible.

4. Limiter la coopération avec les pays voisins aux échanges de renseignements et au respect de leurs engagements contenus dans l’accord cadre d’Addis Abeba comme ne pas servir de bases-arrières groupes armés, renvoyer en RDC les miliciens qui trouveraient refuge chez eux, ne pas appuyer ces groupes armés de quelque manière que ce soit, …

Le rétablissement de la paix et de la sécurité est une priorité absolue. Mais il faut se souvenir que les mêmes causes produisent les mêmes effets, et éviter de répéter les erreurs du passé. La RDC ne peut pas compter sur les pays voisins pour rétablir la sécurité chez elle, alors qu’ils ne s’entendent même pas entre eux et qu’ils n’ont pas forcément intérêt à ce que la RDC retrouve la stabilité et la paix.

Fait à Beni, le 25 Octobre 2019

Pour la LUCHA,

La Cellule de Communication.


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