Détention de nos huit camarades à Beni : Quatre faits d’une persécution préméditée.

Mise en ligne le 16 janvier, 21 à 18:33


Le 19 Décembre 2020, huit militants de notre mouvement, dont une fille, ont été arrêtés brutalement par la police au cours d’une manifestation pacifique exigeant la fin des massacres à Beni. Outre la violation des mesures édictées par le chef de l’État pour éradiquer le Coronavirus, la police accuse nos camarades d’avoir cassé des chaises au commissariat du GMI (Groupe Mobile d’intervention) et d’avoir déchiré le drapeau du pays. Leur dossier a été transmis au parquet militaire près la cour opérationnelle du Nord qui l’a immédiatement fixé au tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo devant lequel comparaissent nos camarades en procédure de flagrance depuis le lundi 21 Décembre 2020. Ils sont détenus à la prison centrale de Beni depuis maintenant près d’un mois. Le 15 Janvier 2021, le ministère public a requis la peine de 10 ans contre chacun d’eux.

Les multiples atteintes à l’administration de la justice, le contour factuel de cette affaire et le déroulement du procès laissent transparaitre qu’il s’agit d’un acharnement judiciaire visant à faire taire une jeunesse qui dérange. Nous en avons pour preuve les faits suivants :

1. La mise en accusation des civils devant une juridiction militaire

Nous sommes d’accord avec le ministère public sur un fait : nos camarades sont tous des civils et n’avaient aucun effet militaire lors de leur arrestation. Ils comparaissent pourtant devant le tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo qui n’a ni compétence ni qualité pour juger des civils comme eux. Pire encore, leur transfèrement devant le tribunal militaire a été dicté par l’avocat général Nkumbu Ngoma du parquet militaire près la cour opérationnelle du Nord Kivu qui n’est compétent que pour les faits de guerre dans la région.

2. Les fortes pressions du président du tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo

Le 23 décembre 2020, nous avons réussi à faire changer la composition du tribunal militaire devant juger nos camarades. En effet, les anciens juges étaient soit membres du comité local de sécurité (qui avait ordonné l’arrestation de nos camarades) soit des policiers (qui se disaient victimes de nos actions). Mais malgré la récusation et le déport de l’ancienne composition du tribunal, celle ci maintient la pression sur la nouvelle composition. Lors de l’audience du 15 janvier 2020 par exemple, le juge Jeph Lufuluabo, président du tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo et de l’ancienne composition s’est farouchement opposé à la descente sur terrain décidée par la nouvelle composition, allant jusqu’à fermer même la porte de sortie au nouveau juge.

3. Les incohérences dans les témoignages

Pour asseoir ses accusations, le ministère public a présenté au procès une poignée des policiers comme témoins des faits reprochés à nos camarades. Leurs dépositions ont tout simplement fait transparaitre le montage qui s’organise pour condamner faussement nos camarades. A titre d’exemple, un policier présenté comme témoin des faits par le ministère public a affirmé qu’il n’était pas au commissariat de la police lors de la commission des faits et qu’il ne sait même pas pourquoi il a été appelé à témoigner. Des incohérences dans le témoignage ont également été révélés : Alors que le commissaire de police responsable du GMI affirmait que les chaises de la police ont été détruites dans son bureau, un de ses policiers affirmait que ces chaises sont toujours dehors sous le manguier.

4. La persécution qui se poursuit en dehors du procès

Alors que nos camarades étaient en détention, le 08 janvier 2020, une dizaine d’autres militants de notre mouvement ont été arrêtés à Eringeti et en ville de Beni lors des manifestations appelant à suspendre le recouvrement forcée d’une nouvelle taxe de 25$ pour les usagers de moto dans les zones affectées par le conflit. À Eringeti nos camarades ont pu être relâchés mais en ville de Beni, notre camarade Jeanpy Lufungula est toujours à la prison centrale de Beni. Pourtant, les autorités provinciales ont déjà donné gain de cause à cette revendication en suspendant le recouvrement forcé de cette nouvelle taxe. On ne comprend donc pas sur quelle base notre camarade reste en Prison en ville de Beni alors qu’ailleurs les manifestants arrêtés pour le même motif ont été relâchés.

Au vu de cette situation :

  • Nous demandons la libération sans conditions des tous nos camarades qui n’ont commis aucun fait infractionnel de caractère militaire pour se retrouver devant une juridiction militaire.

  • Nous dénonçons la persécution menée par le conseil urbain de securité et le maire de la ville de Beni visant à réduire la Lucha au silence.

  • Nous demandons une implication totale des autorités nationales pour la fin des massacres à Beni.

Fait à Kananga, le 16 janvier 2021

La cellule de Communication


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