SYNTHÈSE DE LA PREMIÈRE AUDIENCE DU PROCÈS DU MEURTRE DE FREDDY KAMBALE

Mise en ligne le 8 juin, 20 à 23:17


Ce Lundi 8 juin 2020 s’est ouvert à Beni dans la salle de réunion de la mairie de Beni, le procès du meurtre de notre camarade Freddy Kambale Luhindo, tué le jeudi 21 mai 2020 par un élément de la police lors d’une manifestation pacifique à Beni au quartier Kalinda. Devant le tribunal militaire de garnison Butembo-Beni, Le policier Ombeni, présumé meurtrier était en face de l’auditeur militaire de garnison et la partie civile.

Réagissant à l’acte d’accusation, le policier Ombeni, membre de l’unité LENI (Légion nationale d’intervention) a plaidé non coupable, alléguant que l’assassin de Freddy est un autre policier du GMI (Groupe mobile d’intervention) connu sous le nom de Lady et/ou Fisi. Il a affirmé que le vrai coupable avait d’ailleurs été appréhendé par le Commandant responsable de la police dans la ville qui se basait sur les propos d’une femme habitant Kalinda qui avait vu le meurtrier. Le policier incriminé a soutenu que le jour de la manifestation, son arme n’avait tiré une aucune balle. Il reconnaît toute fois avoir juste tiré deux bombes lacrymogènes sur ordre du commandant ville de la police qui était lui même en opération. Le policier Ombeni affirme avoir été surpris que lors du retour de terrain, le commandant ville de la police l’avait pointé comme responsable de l’assassinat de Freddy en disant que lui Muswahili doit répondre du meurtre de son frère Muswahili. Il affirme que d’ailleurs le jour de son arrestation, il avait entendu un média de la place (La radio Muungano entre autre) dire que le meurtrier s’appelle Lady et qu’il est un policier du GMI. Il a dit avoir été forcé par l’opj a signé le PV. Le policier s’est dit victime d’une discrimination ethnique (lui est Muswahili du sud Kivu dans une police tenue par des bangala) et d’une lutte entre unité de la police (Le GMI dont l’élément a tiré veux tout simplement se tirer de l’affaire et accuse ainsi la LENI).

Répliquant aux propos du prévenu, le ministère public et la partie civile ont soutenu que celui qui avait tiré FREDDY d’une balle dans la tête est bel et bien le policier Ombeni. Ils ont dit fonder leur conviction sur les dépositions de plusieurs témoins oculaires (chef de quartier Kalinda, une femme habitant le quartier kalinda, militants de la lucha, chef d’unité LENI, responsable police, …), le PV de saisi de biens établi par l’opj, le rapport de descente sur terrain ainsi que l’expertise balistique. L’OMP a notamment fait savoir au tribunal que lors de la saisie de l’arme du policier Ombeni, un PV affirmant que son arme n’avait que 48 cartouches au lieu de 52 comme d’habitude avait été établi par l’opj. En plus, l’OMP a fait savoir qu’il a recquis les experts en balistique au sein de l’armée pour savoir si l’armée du policier Ombeni avait tiré dans les 72heures. Les experts ont confirmé. Malgré ce PV de saisie de biens et le rapport balistique, le prévenu a nié catégoriquement les faits, affirmant qu’il avait été forcé à signer le PV de saisie de biens et que le rapport balistique est soit faux soit que l’arme avait tiré après qu’il l’ait remis à ses supérieurs hiérarchiques.

Face aux divergences profondes entre les deux parties, le tribunal a résolu d’auditionner les témoins et renseignant. Le premier à être auditionné au titre de renseignant a été le major responsable de la LENI qui était lui même en commandement à Kalinda le jour du meurtre de FREDDY. Le major a détaillé le contour de l’intervention. Il a affirmé que lorsqu’ils étaient venus en 4 jeeps, ils avaient trouvé en face d’eux des manifestants totalement pacifiques. C’est ainsi que le commandant ville de la police qui était aussi sur terrain avait donné l’ordre de tirer des bombes lacrymogènes pour disperser la manifestation car elle était interdite. Lors des fortes détonations, une partie de manifestants avait fui et une autre s’était mis par terre. C’est ainsi que dans cette situation confuse, il s’était rendu compte que le policier Ombeni avait disparu. Quelques minutes plus tard (5 à 7 minutes selon lui), le policier Ombeni était revenu avec une femme qui la suivait, l’accusant d’avoir tué une personne. Le commandant de l’unité LENI avait alors ordonné aux troupes de monter dans la jeep et de rentrer à l’état major et c’est en arrivant à l’état major qu’il avait désarmé le policier Ombeni avec tous les autres dont les armes avait tiré. Il avait alors été constaté que le policier Ombeni qui était parti avec 52 balles dans son arme n’en avait que 48. Le prévenu a continué à nier les faits devant le chef de son unité.

La deuxième personne à être auditionné par le tribunal est la militante Gloria au titre de témoin. Gloria, qui était dans la manifestation du 21 mai a affirmé que les manifestants venaient de Butsili vers la mairie en passant par Kalinda dans la non violence la plus totale. Arrivés au stade Kalinda, 4 jeeps de la police s’était pointé et avaient commencé à tirer des bombes lacrymogènes et des balles réelles dans tous les sens. Les détonations étaient tellement fortes qu’une partie de manifestants avait fui et une autre s’était mis par terre. Gloria était de ceux qui avaient fui et elle s’était caché dans une maison voisine du lieu de manifestation. Après quelques minutes, elle était sortie de la maison là pour évaluer la situation et elle s’était trouvé nez à nez avec un policier qui voulait l’arrêter, sur ordre d’un autre debout à quelques mètres de lui. Elle avait réussi à persuader le policier et celui ci l’avait laissé. En se retournant, elle avait vu dans la rue le militant FREDDY à genoux, les mains à l’air, avec un mégaphone, suppliant un autre policier de ne pas tirer sur lui. Celui ci avait malheureusement tiré Freddy une balle qui avait percé sa tête du devant vers le derrière. Le policier avait immédiatement fui et Gloria l’avait suivi en le pointant jusqu’au stade de Kalinda où il y avait ses chefs entourant des militants assis par terre. Ce policier est bien le policier Ombeni a soutenu la militante Gloria. Le prévenu a encore une fois nié les faits. Pour lui, Gloria était effectivement parmis les manifestants mais elle n’avait pas fui. Elle était resté avec ceux qui étaient assis par terre près du stade Kalinda, ce que Gloria a nié. Le prévenu a alors affirmé que Gloria avait fait une confusion sur la personne.

A 17h30, le tribunal a résolu de lever la séance qui devra se poursuivre demain mardi 09 juin 2020 aux mêmes heure et même lieu. Demain, le tribunal devra entendre Gloria, les autres témoins (chef de Quartier Kalinda, militants, …) ainsi que d’autres personnes qui ont été citées à comparaître par les parties au procès (directeur de la radio muungano, commandant ville pnc, maire adjoint de la ville, …).

Beni, le 08 juin 2020
SMK


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