Luc Nkulula est décédé le 10 juin

Mise en ligne le 10 juin, 19 à 11:27


Le feu s’est déclaré vers minuit. C’était si violent et si soudain dans la maison de bois de Himbi, à l’extérieur de Goma, dans l’est du Congo, que Luc Nkulula n’a pas pu traverser le salon jusqu’à la porte principale. Il ne pouvait pas non plus sortir par la fenêtre de sa chambre, fermée par des barreaux pour empêcher les potentiels voleurs de rentrer. Il réussit à y faire passer son ordinateur portable et quelques papiers, les choses les plus importantes. Puis le rideau flamboyant lui tomba sur le dos et il ne put se défendre.

Sa sœur Amen, venant de l’extérieur, a entendu un bruit semblable à une explosion et l’a vu brûler. Au bout d’une heure, les pompiers sont venus; à ce moment-là, la maison était en cendres. Des enquêtes menées par un procureur de la République ont mis en cause une batterie surchauffée, mais les amis de M. Nkulula étaient persuadés qu’il avait été tué par le gouvernement à Kinshasa.

La raison semblait évidente. En tant que membre fondateur de Lutte pour le changement, Lucha en abrégé, il avait fait campagne depuis 2012 pour la démocratie au Congo, en faveur d’élections appropriées et d’une alternance de gouvernement, au lieu du gouvernement en place du président Joseph Kabila, accroché au pouvoir depuis 17 ans. Lors d’une réunion avec M. Kabila en août 2016, il était le principal porte-parole du mouvement, et accusait le président de son indifférence apparente face aux viols et assassinats qui se perpétuaient encore dans l’est du pays et l’exhortait à organiser des élections ou à en subir les conséquences. En décembre de la même année, son image fut diffusée massivement à travers les réseaux sociaux, alors qu’il se tenait sur un camion de police entouré de policiers armés et levait un poing provocant. Il était arrêté et battu à régulièrement pour manifester dans la rue. Chacune de ces arrestations était un badge d’honneur, une preuve que lui et Lucha (Luc et Lucha, leurs noms si agréablement rapprochés) énervaient le gouvernement.

Et pourtant, Lucha – et lui – se comportaient très bien, dans le milieu du militantisme. Ils étaient bourgeois et francophones. Beaucoup étaient des professionnels. Il était diplômé en droit et consultant juridique pour des organisations à but non lucratif; son père, largement absent, était médecin. Bien que le Congo dans lequel il a grandi soit un endroit désespéré, déchiré par une guerre civile dans laquelle des millions de personnes sont mortes et où des despotes se sont enfouis, il a gardé la Lucha à la fois idéaliste et légaliste. Ses banderoles portaient généralement la mention «Respectez la Constitution, article 64» et son credo ferme était la non-violence: organisant de préférence villes mortes, dans lesquelles les gens protestaient en restant chez eux pendant un jour ou deux. Sa première campagne modeste consistait à créer plus d’emplois et à fournir de l’eau potable à Goma. De cela, et de la vitalité qu’il a déversée dans le mouvement, il a reçu le surnom de «H2O». 

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