40 jours sans cours dans les écoles primaires publiques en RDC

Mise en ligne le 12 octobre, 24 à 20:14


Ce 12 octobre 2024, les écoles publiques de la République Démocratique du Congo totalisent 40 jours sans cours. Depuis la rentrée scolaire 2024-2025, le 2 septembre dernier, les enseignants des écoles primaires publiques ont décrété un mouvement de grève général afin de dénoncer les conditions de travail inacceptables leur imposées par le gouvernement à la suite de l’instauration de la gratuité de l’enseignement primaire. Alors qu’il a décrété la gratuité de l’enseignement primaire depuis 2020, une mesure que nous soutenons fermement, le gouvernement n’a toujours pas assuré une prise en charge salariale décente des enseignants, qui dépendaient auparavant des contributions des parents d’élèves. De ce fait, les enseignants matriculés ne perçoivent pas de rémunération adéquate, tandis que leurs collègues non-matriculés travaillent pratiquement sans salaire.

Plus révoltant encore, le gouvernement congolais, qui se montre incapable de garantir l’effectivité de la rentrée scolaire, s’illustre par la répression des mobilisations pacifiques réclamant la reprise des cours. En date du 7 octobre 2024, des écoliers de la ville de Matadi qui manifestaient pour exiger la reprise des cours ont été brutalement réprimés par des éléments de force de l’ordre en uniforme et en civil. Ces violences graves, perpétrées contre des enfants, sont contraires à l’article 26 de la Constitution, qui garantit à tous les citoyens, y compris les mineurs, le droit de manifester pacifiquement. Elles sont le reflet inquiétant de la dérive autoritaire et de la restriction progressive de l’espace civique que nous dénonçons avec vigueur depuis quelques années. À un moment où la République Démocratique du Congo vient d’être élue au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, la répression des élèves de Matadi rappelle tristement que notre pays est loin de respecter les droits fondamentaux et les libertés publiques.

Si la gratuité de l’enseignement primaire a permis à de nombreux enfants défavorisés de retourner à l’école, cette mesure ne doit pas se faire au détriment des élèves, privés de cours depuis 40 jours et risquent une année blanche, ni des enseignants, dont les conditions salariales demeurent précaires. L’enseignement doit être gratuit pour les élèves, mais pas pour les enseignants.

Face à cette situation, la LUCHA :

  • Exige que le gouvernement congolais réponde aux revendications salariales légitimes des enseignants afin de permettre la reprise immédiate des cours dans les écoles primaires publiques ;
  • Salue l’ouverture du procès concernant la répression des écoliers de Matadi le 7 octobre 2024, et demande que les auteurs, ainsi que les donneurs d’ordre, soient traduits en justice pour prévenir de tels abus à l’avenir.

La suspension des cours dans les écoles primaires hypothèque gravement l’avenir de notre pays et expose nos enfants à un avenir incertain. Pour éviter ce scénario, la LUCHA annonce des actions de grande envergure à partir du 2 novembre 2024 si aucune mesure concrète n’est prise par les autorités pour rétablir l’enseignement dans les écoles primaires publiques. Nous appelons les parents, les autorités scolaires et toute la société civile à se mobiliser pour garantir la reprise des cours. Il en va de l’avenir de nos enfants et de toute la nation.

Fait à Matadi, le 12 octobre 2024

Pour la LUCHA

La cellule de communication


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